Thơ » Pháp » Eugène Pottier
D’un hémisphère à l’autre, ô Globe, tu tressailles ;
C’est notre dix-huit mars, c’est la date où Versailles,
— Le Passé, — se rua sur Paris — l’Avenir, —
D’un trop long héroïsme on voulait le punir,
L’impure Babylone, énervée, enrichie,
Que, par vingt ans d’Empire, on croyait avachie ;
Boudoir puant le musc et Caserne, le schnick ;
Où trônaient et traînaient Mathilde et Metternich ;
Foule que son cornac menait, pis que la bête,
A coup de plébiscite, à coups de casse-tête,
Tout d’un bond, — comme si son glaive au ceinturon,
Le grand Quatre-vingt-treize eût sonné du clairon, —
Paris avait repris sa tâche titanique,
De la défaite en deuil tiré la République
Vomi son Bas-Empire et comme un excrément
Déposé Bonaparte et son gouvernement.
La mesure était comble aux yeux de l’assemblée
De Bordeaux, qui voulut, à peine déballée,
Décapitaliser Paris, — l’Invasion
Aidant,— décapiter la Révolution !
Le vote avait tiré des couches réfractaires
Toute une alluvion d’êtres rudimentaires,
Bourgeois momifiés, morts déjà, — résidu
Et de mil huit cent quinze et de mil huit cent trente, —
Marguilliers pleins de foi, mais d’humeur massacrante.
— Ils l’ont prouvé depuis ! — Ces ruraux à tous crins
Auraient lâché gaîment quatre Alsaces, six Rhins
Et trente milliards, — enfin des niaiseries, —
Pour remettre un bonhomme aux vieilles Tuileries.
Thiers, l’oracle avorton de ce concile nain,
Médite un coup de force, un vaste Transnonain ;
« Terrorisons, dit-il, la vile multitude !
« La Bourgeoisie a foi dans ma décrépitude ;
« Je sais comme à plat ventre elle accueille un Sauveur :
« je vais être le sien. J’ai conquis la faveur
« Du vote universel, que j’amputai naguère.
« Jouons du spectre rouge et jouons le vulgaire.
« Oui, péchons le pouvoir dans l’eau trouble et le sang ! »
— Bref la troupe attaqua Montmartre au jour naissant. —
Devant ce guet-apens les âmes n’en font qu’une
Et la grande cité proclame la Commune.
Victoire ! un cri de joie, un immense bravo
S’élève alors du peuple. Un horizon nouveau
S’illumine. Émergeant des brouillards de l’Empire,
De sa honte, On revoit le ciel vaste : on respire !
Des plans d’égalité dans les cerveaux germaient ;
Les bras étaient armés, mais les cœurs désarmaient.
La Commune, ô Justice, affirmait ton principe :
Tous pour chacun, chacun pour tous ; et, comme type
De l’ordre social futur, sur son portail
Biffait : Propriété, pour y graver : Travail.
Oui, Paris t’acclama ! tu venais sur la terre
Débrouiller le chaos
Tu devins le cerveau, l’âme du prolétaire
Et la chair de ses os.
Des penseurs sociaux s’il ignore la lettre,
Le peuple en sent l’esprit.
Quand tu dis : Travailleur, tu n’es rien, tu dois être !
Le Travailleur comprit.
Chacun mit à la pâte une main vigoureuse :
Bataillons fédérés,
Vieux faubourgs, vous prenez le flingot, la vareuse,
Vous marchez, vous mourez !
Vous fûtes des premiers, vieillards au front sévère,
Prêchant les combattants.
Sombres vaincus de Juin, vos trois mois de misère
Avaient duré vingt ans.
O Commune splendide, ô toi, qu’on injurie,
Tu vis sur tes remparts,
Insignes rayonnants, la Franc-Maçonnerie
Planter ses étendards.
Dans cet enfantement la femme eut le courage
De la maternité :
Elle aime, parle et meurt et répand dans l’orage
Son électricité.
Une idole, à la France, avait été fatale :
Napoléon premier,
Le Corse, le faux dieu de la force brutale
Roula sur le fumier.
Tu ne pus en deux mois renverser des Bastilles ;
Tes décrets survivront.
L’homme aux outils, l’homme au pain noir, l’homme aux guenilles
Les exécuteront.
Tu ne pris pas la Banque — ah ! ta faute fut grande ! —
Tu devais transformer.
Sait-on pas, si l’on veut que l’ennemi se rende,
Qu’il faut le désarmer ?
Tous ces honnêtes gens, vivant, eux et leurs proches,
Les crocs dans notre chair et les mains dans nos poches :
Usuriers, calotins, soudards, ruffians, — malheur ! —
Pris la main dans le sac crièrent au voleur !
Le drapeau rouge en main, dignes fils de nos pères,
Nous devions écraser tout ce nid de vipères
Le soir du Dix-huit Mars. — Nous ne l’avons pas fait !
Nous n’avons jamais su haïr ! — Mais quel forfait
Que d’épargner le loup, la panthère ou la hyène !
O Nouméa, poteaux de Satory, Cayenne,
Pardonnez aux cléments !...
Puis l’éclair sillonna
Les cieux noirs, le rempart cracha, le fort, tonna ;
Paris fut replongé dans les horreurs du siège
Et, lion mutilé, repris au même piège.
La semaine de sang, comment puis-je en parler ?
Quand j’y pense, je vois comme un fleuve couler
Rouge... oui, rouge et fumant !... C’est le sang de nos veines,
C’est le sang généreux de ces masses humaines :
Femmes, vieillards, qu’ils ont éventrés, ces bourreaux !
Morts et blessés qu’ils ont piétines, ces héros !
L’égorgement de Juin n’était qu’enfantillage ;
Le massacre en progrès change son outillage ;
O ne suffirait pas à tuer ce qu’on prend :
Avec la mitrailleuse on fait l’ouvrage en grand ;
On transforme nos parcs en abattoirs, nos squares
En cimetières, puis, les bottes dans, des mares
De sang, les officiers sont réunis en cours
Martiales, — on veut que justice ait son cours. —
Par fournées, entre absinthe et cognac, — un chef-d’œuvre ! —
La graine d’épinards commande la manœuvre :
Arrêts à tir rapide, où, du képi coiffé,
Le magistrat fournit au moulin à café.
Oui, voilà tes hauts faits, Bourgeoisie, et ta gloire.
Voilà pour ton musée un fier tableau d’histoire.
Oh ! que n’es-tu vivant, grand peintre du radeau
De la Méduse ! Il faut un ciel rouge, un rideau
De feu : la ville à sac, pour vainqueurs : les vandales !
Trente-cinq mille morts exposés sur les dalles
D’une morgue ! — Un convoi de prisonniers partant
Pieds nus pour les pontons ; des beaux fils insultant
Les vaincus en haillons, saignants, et des donzelles
Dans leurs chairs enfonçant le bout de leurs ombrelles.
Dans une apothéose, au loin, le Panthéon
Du crime, et Jules Favre, et Thiers et Mac-Mahon,
Les escarpes d’Etat, la gouape cléricale,
S’embrassant au milieu des flammes de Bengale ;
Enfin, au dernier, plan, les radicaux honteux
Qui s’en lavent les mains ! Commune, ce sont eux
Les coupables… ils t’ont lâchement abjurée.
Que sur un cadre noir l’avenir lise : Entrée
Des Versaillais.
Pourquoi de l’huile sur le feu
Dit Prudhomme, l’ordre est rétabli, grâce à Dieu !
Grâce à Dieu ! vous avez raison, Monsieur Prudhomme !
C’est toujours ce nom-là qu’on jette au nez de l’homme.
Son ordre est le désordre et nous l’avions brisé,
Prenons Dieu sur le fait et jugeons l’accusé.
Grâce à Dieu, l’éternel complice
De. tous les exterminateurs,
Grâce à Dieu, préfet de police
Des caffards et dès exploiteurs,
Grâce à là sainte Providence
L’ordre moral reprend son pli,
Et. tout marche à la décadence :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, tout rentre dans l’ordre :
La pensée a tari son flux ;
Les chiens enragés pourront mordre,
Ceux qu’ils mordront ne crieront plus.
L’état de siège sur la bouche,
La France, l’esprit affaibli,
S’endort après sa fausse-couche :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Pieu, Rouher et sa bande,
Les généraux de l’attentat
Et l’avorton de la légende
Nous mitonnent un coup d’Etat,
Pour reboulonner la victoire
On hisse l’oncle démoli
Sur le mirliton de la gloire,
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, la tribu des filles
Bosse au croupion, chignon épars,
S’étale aux yeux de nos familles,
Dans les cafés des Boulevards,
Des Cora Pearl le truc prospère
Et soulage maint ramolli
Des millions de feu son père :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, la pieuvre noire
Aux tentacules étouffants,
Pour l’ignorance obligatoire
Vient de ressaisir nos enfants.
La Jeunesse en sortira blette,
Le nourrisson maigre et sali
Jettera l’eau de la Salette :
Grâce à pieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, la Banque a main haute,
Et les travailleurs sont capots :
La misère est leur table d’hôte,
La mort est leur lit de repos.
De nos sueurs plus altérée,
Sur la peau du peuple avili,
Grouille une vermine dorée :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
C’est grâce à Dieu qu’on nous écrase,
N’est-il pas la vis du pressoir ?
Il faut pour faire table rase
Briser l’idole et l’encensoir.
Nais, justice, et grandis, Science ;
En vous créant l’homme ennobli
Pourra dire à sa conscience :
Grâce à moi, l’ordre est rétabli !
Donc l’ordre est rétabli ! mais, crois-tu, vieille Usure,
Ton sac bien recousu par ton assassinat ?
Crois-tu, quand la Commune a troué ta masure,
Reboucher la crevasse avec un septennat ?
Croyez-vous, gens de l’ordre et des saines doctrines,
Inquisiteurs logés dans la peau des bourgeois,
Avoir des communeux extirpé les racines,
Pour qu’il en soit de nous comme des Albigeois ?
Vieux monde, ô moribond, pourri par les deux Romes,
Crevant d’hypocrisie et, de servilité,
Crois-tu donc pour avoir tué cent mille hommes,
Dormir sur l’oreiller de la stabilité ?
Parce que des héros en fumant leur cigare
Sont morts à Satory, — bien morts : fiers, dédaigneux !
Et que pour maquiller l’histoire qui s’égare
Tu souilles leur cadavre en tes journaux hargneux ;
Parce que déportant dans la Calédonie
Tes vaincus par milliers, et toujours, et sans fin,
Tu laisses torturer leur sinistre agonie
Par l’argousin du bagne, et la soif, et la faim ;
Parce que tu nous tiens, nous, morts par contumace,
Dispersés dans l’exil, sans joie et sans travail
Et qu’affolant le riche et pelotant la masse
Tu nous montres de loin comme un épouvantail ;
Parce que Jules Favre a fusillé Minière,
Garcin, deux Billaurey — faux — et Tony Moilin ;
Parce qu’ils ne sont plus, ces esprits de lumières
Duval, Flourens, Ferré, Delescluze et Varlin ;
Parce qu’après la fièvre est l’heure d’apathie,
Tu dis : Tout est fini, dormons ! reposons-nous !
Je n’ai qu’à les leurrer d’un semblait d’amnistie,
Et les tigres d’hier lécheront mes genoux.
Je conserve ! dis-tu. Quoi ? La crasse et la graisse,
La misère aux damnés, l’opulence aux élus ;
Et, saoûle de forfaits, tu crois dormir, ogresse ?
Vieille société, tu ne dormiras plus !
Le tocsin troublera tes nuits épouvantées,
Mijote le soldat, le mouchard, le bedeau,
Joins devant ton bon Dieu tes mains ensanglantées,
Dis ton confiteor, marmotte ton credo ;
Tu ne dormiras plus ! Ils rempliraient des pages
Tes crimes impunis, tes vices protégés !
Résumons tout d’un mot : banquet d’anthropophages.
Il n’est plus que deux camps : les mangeurs, lés mangés !
Tu ne dormiras plus ! Jamais on ne recule
L’heure du châtiment ! il s’avance à grands pas !
Tu peux crier : au feu ! Si ta baraque brûle,
Tu viderais la mer, tu ne l’éteindrais pas !
Ce n’est pas le pétrole. Oh ! non, c’est la colère
Des peuples qui s’allume : elle couve en tout lieu.
Qu’il flambe jusqu’au ciel le courroux populaire !
C’est le grand incendie : un genre humain prend feu !
Confesse ou meurs ! Choisis ? La flamme atteint ton bouge.
Pour le bonheur de tous, nous t’avons combattu.
Décrète : Égalité, Commune et Drapeau rouge ;
A ce prix nous t’offrons l’amnistie.
En veux-tu ?
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Gửi bởi hongha83 ngày 14/05/2008 00:05
Ôi trái đất! từ bán cầu này sang bán cầu kia rung chuyển
Ngày 18 tháng 3, ngày Véc-xay
- Quá khứ - xông vào Pa-ri - Tương lai
Để trừng phạt, vì Pa-ri anh dũng quá lâu rồi
Thành Ba-bi-lon giàu có, rã rời, ô uế
Đã yếu hèn với 20 năm Đế-chế
Cung điện hôi mùi xạ, trại lính xông men
Nơi kéo lê và ngự trị Mét-téc-ních với Ma-tin
Quần chúng do quản tượng dắt đi, chẳng bằng con vật
Bằng biểu quyết và bằng cả dùi cui
Bỗng đột nhiên, thanh đoản kiếm giắt lưng đai
Với hiệu kèn năm 93 vĩ đại
Pa-ri, nhiệm vụ khổng lồ nắm lại
Dựng nền Cộng hoà từ chiến bại đau thương
Đã khạc ra Hậu Đế chế và hạ bệ
Bô-na-pác và chính quyền như một cục phân dơ
Biện pháp chừng quá đáng với Nghị viện Boóc-đô
Kẻ vừa từ trong bọc chui ra, đã muốn
Phi thủ đo hoá Pa-ri và cầu viện
Giặc xâm lăng, dể chặt đầu cách mạng
Từ lớp người ngoan cố, cuộc đầu phiếu đã đưa ra
Một lũ người ngợm dại khờ
Từ trước thời Hồng thuỷ. Và đã bất ngờ trở lại
Những xác ướp đã chết khô rồi
Căn bã cuả những năm 1815 và 30
Những kẻ tầm thường, đầy lòng tin, nhưng tính tình nfang ngược
Thật đã rõ ràng - Những kẻ quê mùa tột bực
Vui lòng nhả bốn tỉnh An-dát và sáu sông Ranh
Và 30 tỷ - thật là ngu muội
Để đặt một lão khờ ở Tuy-lơ-ri già cỗi
Chi-e nhãi nhép, thần thánh của hội nghị tí hon
Đang mưu đồ kế hoạch, âm mưu dụng võ
Nó nói: "Lũ người đê tiện, ta hãy ra tay khủng bố
Ở thân già này người tư sản đặt lòng tin
Và sẽ cúi rạp mình đón một vị cứu tinh
Và ta đã đến. Ta đã từng chinh phục
Đặc ân của phổ thông đầu phiếu mà ta từng cắt cụt
Đóng vai con ma đỏ và kẻ bình dân
Nào, hãy thả câu chính quyền trong máu và nước đục"
Rạng ngày ra, quân đội tấn công Mông-mác:
Bị phục kích, muôn người như một
Cả Pa-ri tuyên bố Công xã giữa đô thành
Chiến thắng! Một tiếng reo vui, một tiếng hoan hô vang dội
Trong nhân dân. Một chân trời mới
Sáng bừng. Nhô lên từ sương mù Đế-chế
Và từ khổ nhục, chúng ta thấy trời cao và không khí của ta
Những chương trình bình đẳng, trong bao khối óc, nở hoa
Vũ khí cầm tay, nhưng trái tim giải giáp
Ôi công lý! Công xã khẳng định nguyên tắc:
Mọi người vì mình, mình vì mọi người, và điển hình
Của trật tự xã hội mai sau, trên vòm cổng
Xoá bỏ: "Sở hữu" và thay bằng "Lao động"
Đúng thế, Pa-ri hoan hô Người! Trên trái đất
Người soi sáng Hỗn mang
Người là linh hồn, khối óc và thịt xương
Của người vô sản
Nhân dân cảm rõ tinh thần
Của các nhà tư tưởng xã hội, chữ dù không hiểu
Khi Người nói: "Hỡi người lao động, anh chẳng là chi
Và anh phải là gì" Họ hiểu
Mọi người hăng hái bắt tay vào việc
Những đội quân liên hiệp
Những khu ngoại ô, các người vác súng, mặc va-rơi
Tiến lên và đã chết
Ôi các cụ già dẫn đầu, hùng vĩ
Tuyên truyền chiến sĩ
Những người thất bại âm thầm tháng sáu, ba tháng lầm than
Kéo dài 20 năm đằng đẵng
Ôi Công xã huy hoàng, bị người đời nguyền rủa
Người đã thấy trên chiến luỹ
Hội Tam điểm, huy hiệu chói lào
Dựng những ngọn cờ
Khi sinh nở, người đàn bà có dũng cảm
Đẻ đau
Chị đã yêu, đã nói, đã chết và tung lên trong bão táp
Luồng điện chớp
Tai hại thay thần tượng của nước Pháp
Na-pô-lê-ông Bô-na-pác
Tên xứ Coóc, thần giả của bạo tàn
Đã ngã trên đống bùn nhơ nhớp
Trong hai tháng, Người chẳng thể lật đổ những ngục Bax-ti
Song những sắc lệnh của Người chẳng mất đi
Những người lao động, những ai ăn bánh mì đen, mặc áo rách
Sẽ thi hành, một ngày kia
Người không chiếm Ngân hàng. Ôi lầm lỗi
Đáng lý Người phải đổi thay thế giới
Người biết chăng, muốn kẻ địch đầu hàng
Phải tước vũ khí kẻ địch
Tất cả bon người sang trong ấy, chúng và họ hàng chúng muốn
Băng ngập trong thịt ta, tay móc túi ta
Bọn cho vay nặng lãi, tụi lính tẩy, quân phóng đãng, lũ thầy tu
Bị bắt tay trong bị, còn kêu:"Ối, kẻ cắp!"
Cầm cờ đỏ đi đầu, chúng ta, con cháu của cha ông
Ổ rắn độc, lẽ phải đập tan
Tối 18 tháng ba nhưng ta đã không làm
Chúng ta không biết căm thù! Nhưng rõ ràng tội lỗi
Khi buông tha hổ báo, hổ lang và lũ sói
Nào Nu-mê-a, nào cột bắn Xa-tô-ri, Cay-en
Hãy tha thứ cho những con người đại độ! Rồi trên bầu trời đen
Chớp giật, thành luỹ nhả đạn, pháo đài sấm dậy
Pa-ri lại chìm trong kinh khủng những vòng vây
Sư tử bị thương, lại sa vào cùng một cạm bẫy
Tuần lễ đẫm máu, ta có sẽ nói không?
Khi nghĩ tới, mắt ta thấy Công xã, một dòng sông
Máu đỏ! đỏ và đầy khói toả - máu của tim ai
Máu của ngàn vạn con người
Phụ nữ, ông già mà bọn đao phủ phanh thây
Những người chết và những thương vong bị "anh hùng" giày xéo
Cuộc chém giết tháng sáu chỉ là trò trẻ con
Trận tàn sát đổi thay vũ khí - tiến bộ hơn
Chẳng phải bắt được ai là chém giết
Với liên thanh, chúng giết hàng loạt
Vườn hoa thành lò sát sinh. Công viên thành nghĩa địa
Những giày ống nhúng trong máu từng vũng đọng
Các sĩ quan họp thành toà án binh
Chúng muốn ra tay công lý
Và từng xâu - một kỳ công! giữa cốc cô-nhắc và áp-xanh
Cho các "cối cà phê"
Đấy thành tích của ngươi, tư sản; đấy, quang vinh
Đấy, một bức hoạ lịch sử kiêu hãnh cho bảo tàng
Ôi, sao người không còn sống, hỡi hoạ sĩ vĩ đại
Đã sáng tác "Bè Mê-đuy"? phải có một bầu trời đỏ rực
Một màn lửa, một đô thành bị cướp bóc
Cho kẻ chiến thắng - một lũ phá hoại tan hoang
35 000 người chết phơi thây trên sàn
Nơi nhà xác. Một đoàn tù nhân chân đất
Xuống thuyền tù tội
Những cậu ấm chửi kẻ bại trận, quần áo tả tơi, đẫm máu
Những cô chiêu lấy mũi ô xiên vào thịt
Giữa quang vinh tột độ, xa xa điện Păng-tê-ông
Của tội ác, và Pha-vrơ, Chi-e, Mắc Ma-hông
Những cường đạo của Nhà nước, lũ côn đồ giáo sĩ
Ôm hôn nhau, giữa lửa pháo hoa
Và cuối lớp, bọn cấp tiến thẹn thò
Đang phủi tay giũ tội. Hỡi Công xã, chính chúng
Là thủ phạm. Chúng đã hèn hạ phản bội Pa-ri
Trên một khung đen, Tương lai sẽ đọc: "Cổng vào của bọn Véc-xay"
- Sao lại đổ thêm dầu vào lửa!
Lời Pruy-đom. Trật tự đã vãn hồi, nhờ ơn Chúa
Lấy danh Chúa, vẫn một điệu ca lếu láo
Trật tự ấy là vô trật tự và chúng ta đã đập tan
Hãy lấy Chúa trong sự việc và xử tên bị cáo
Nhờ ơn Chúa, kẻ luôn luôn tòng phạm
Của tất cả phường huỷ diệt
Nhờ ơn Chúa, tên chóp bu cảnh sát
Của quân bóc lột, bọn giả nghĩa giả nhân
Nhờ ơn Chúa tối cao
Trật tự tinh thần lại vào nền nếp
Và mọi sự đi đến suy đồi!
Nhờ ơn Chúa, trật tự vãn hồi!
Nhờ ơn Chúa, mọi sự lại vào khuôn phép
Tư duy cạn nguồn
Bầy chó dại cắn bậy, cắn càn
Người bị cắn im tiếng
Luật giới nghiêm bịt miệng
Và nước Pháp, tinh thần suy yếu
Ngủ thiếp đi, sau lần sẩy thai
Nhờ ơn Chúa, trật tự vãn hồi!
Nhờ ơn Chúa, Ru-ve và phe cánh
Bọn tướng tá sát nhân
Và đứa con của truyền thuyết hoang đường
Âm mưu làm đảo chính
Để thít chặt thêm chiến thắng
Lão già từng bị hạ, chúng đưa lên
Giữa nỉ non tiếng sáo của quang vinh
Nhờ ơn Chúa, trật tự vãn hồi!
Nhờ ơn Chúa, lũ gái giang hồ
Đít vắt ve, búi tóc phất phơ
Trước các gia đình, chưng diện
Nơi đại lộ, quán cà phê
Những Cô-ra Piếc-gia tăng trò bịp
Nhiều kẻ yếu hèn bị rút ruột
Hàng triệu bạc, tiền của người cha đã qua đời
Nhờ ơn Chúa, trật tự vãn hồi!
Nhờ ơn Chúa, kìa đen xì con bạch tuộc
Vươn vòi bóp nghẹt
Trong dốt nát bó buộc
Con cháu chúng ta
Thanh niên trở thành chín nẫu
Đứa con thơ, bẩn thỉu, gầy gò
Sẽ bú sữa ở dòng Xa-lét
Nhờ ơn Chúa, trật tự vãn hồi!
Nhờ ơn Chúa, ta bị đè bẹp
Người chẳng là đinh ốc của máy ép đó sao!
Muốn xoá bỏ hết
Phải phá thần tượng, đập bình hương
Công lý hãy ra đời và khoa học, lớn lên!
Sáng tạo các người, con người thêm cao quý
Sẽ nói được với lương tâm
Nhờ ơn Chúa, trật tự vãn hồi!
Trật tự vãn hồi! nhưng, hỡi bọn hút máu xưa kia
Bằng việc sát nhân, túi ngươi khâu có chắc?
Ngươi có tưởng, khi Công xã chọc thủng ngôi nhà mục nát
Lại lấp chỗ hổng bằng một khoá bảy năm?
Còn các ngươi, người của trật tự và lý thuyết hay ho
Bọn phán quan ẩn dưới lớp da tư sản
Các người có tưởng rằng, khi tiêu diệt Công xã Pa-ri
Chúng ta sẽ trở thành lũ người nổi loạn An- bi?
Ôi thế giới già nua hấp hối mà La-mã hai lần làm thối rữa
Đầy giả nghĩa giả nhân và tinh thần nô lệ
Ngươi có tưởng, khi diệt được trăm nghìn người
Là có thể ngủ ngon trên gối yên lành?
Bởi vì những anh hùng vẫn ung dung hút thuốc
Khi chết ở Xa-tô-ri, chết hẳn rồi vẫn kiêu hãnh hiên ngang
Vì để tô son cho lịch sử lạc đường
Ngừi làm ô uế xác họ, trên những tờ báo huyênh hoang
ởi vì người đầy sang mãi Ca-lê-đô-ni
Hàng nghìn người thất bại, để luppn luôn và mãi mãi
Hành hạ họ trong âm thầm hấp hối
Bởi những tên cai ngục, những ngày khát đói
Bởi vì nắm được chúng ta, những người bị án tử hình vắng mặt
Ly tán trong lưu đầy, không việc làm, đói khát
Vì để đánh lừa quần chúng và làm bọn giàu sợ điên lên
Ngươi đem chúng ta ra làm ngáo ộp
Bởi vì Giuyn Ph-vrow bắn chết Mi-li-e
Gác-xanh, hay Bi-li-o-rê và Moa-lanh
Bởi vì những bộ óc anh minh không còn nữa
Đuy-van, Phlu-răng-xơ, Phe-rê, Đơ-lê-cluy và Vác-lanh
Bởi vì sau cơn sốt là mệt lả
Người nói: "Thế là xong, ngủ nào, nghỉ ngơi thôi
Ta bịp chúng bằng hứa suông ân xá
Lũ hổ hôm qua sẽ liếm gót ngày mai"
Ngươi nói: "Bảo vệ". "Bảo vệ gì? Mỡ nhầy và cáu ghét
Giàu có dành cho người sung sướng, và cơ cực cho kẻ nghèo hèn
Và say tội ác, yêu tinh hỡi, ngươi tưởng được ngủ yên
Ôi xã hội cũ, ngươi sẽ không ngủ được
Tiếng mõ sẽ khuấy động những đêm kinh hãi
Cứ nuôi mãi những tên lính, mật thám, thầy tu
Trước Thượng Đế, hãy chắp hai tay đẫm máu
Đọc Công-phi-tê và lẩm nhẩm Crê-đô
Ngươi sẽ không ngủ được. Bao trang chồng chất
Lòng độc ác của ngươi còn được bao che, tội của ngươi chưa bị trừng phạt
Nói tóm gọn: một bữa tiệc thịt người
Chỉ có hai phe: kẻ ăn thịt người và người bị ăn thịt
Ngươi sẽ không ngủ được, chẳng khi nào ta lùi bước
Những bước dài đang tiến nhanh đến giờ trừng phạt
Ngươi có thể kêu:"Cháy!", và cứ cháy nhà của ngươi
Dù tát cạn biển, ngươi không thể nào dập tắt
Đâu phải dầu lửa, không, đó là thịnh nộ
Của các dân tộc bùng lên. Cơn giận khắp nơi đang ủ
Hãy bốc tận trời, phẫn nộ của nhân dân!
Đám cháy vĩ đại! cả loài người bốc lửa!
Thú tội đi, hoặc chết! Lựa chọn đi, lửa bén rồi!
Phải đánh quỵ mi vì hạnh phúc loài người
Hãy ban sắc lệnh; Bình đẳng, Công xã, Cờ đỏ
Chỉ có thế, ta ân xá cho ngươi! Muốn không, ngươi?
La Commune de Paris
D’un hémisphère à l’autre, ô Globe, tu tressailles ;
C’est notre dix-huit mars, c’est la date où Versailles,
— Le Passé, — se rua sur Paris — l’Avenir, —
D’un trop long héroïsme on voulait le punir,
L’impure Babylone, énervée, enrichie,
Que, par vingt ans d’Empire, on croyait avachie ;
Boudoir puant le musc et Caserne, le schnick ;
Où trônaient et traînaient Mathilde et Metternich ;
Foule que son cornac menait, pis que la bête,
A coup de plébiscite, à coups de casse-tête,
Tout d’un bond, — comme si son glaive au ceinturon,
Le grand Quatre-vingt-treize eût sonné du clairon, —
Paris avait repris sa tâche titanique,
De la défaite en deuil tiré la République
Vomi son Bas-Empire et comme un excrément
Déposé Bonaparte et son gouvernement.
La mesure était comble aux yeux de l’assemblée
De Bordeaux, qui voulut, à peine déballée,
Décapitaliser Paris, — l’Invasion
Aidant,— décapiter la Révolution !
Le vote avait tiré des couches réfractaires
Toute une alluvion d’êtres rudimentaires,
Bourgeois momifiés, morts déjà, — résidu
Et de mil huit cent quinze et de mil huit cent trente, —
Marguilliers pleins de foi, mais d’humeur massacrante.
— Ils l’ont prouvé depuis ! — Ces ruraux à tous crins
Auraient lâché gaîment quatre Alsaces, six Rhins
Et trente milliards, — enfin des niaiseries, —
Pour remettre un bonhomme aux vieilles Tuileries.
Thiers, l’oracle avorton de ce concile nain,
Médite un coup de force, un vaste Transnonain ;
« Terrorisons, dit-il, la vile multitude !
« La Bourgeoisie a foi dans ma décrépitude ;
« Je sais comme à plat ventre elle accueille un Sauveur :
« je vais être le sien. J’ai conquis la faveur
« Du vote universel, que j’amputai naguère.
« Jouons du spectre rouge et jouons le vulgaire.
« Oui, péchons le pouvoir dans l’eau trouble et le sang ! »
— Bref la troupe attaqua Montmartre au jour naissant. —
Devant ce guet-apens les âmes n’en font qu’une
Et la grande cité proclame la Commune.
Victoire ! un cri de joie, un immense bravo
S’élève alors du peuple. Un horizon nouveau
S’illumine. Émergeant des brouillards de l’Empire,
De sa honte, On revoit le ciel vaste : on respire !
Des plans d’égalité dans les cerveaux germaient ;
Les bras étaient armés, mais les cœurs désarmaient.
La Commune, ô Justice, affirmait ton principe :
Tous pour chacun, chacun pour tous ; et, comme type
De l’ordre social futur, sur son portail
Biffait : Propriété, pour y graver : Travail.
Oui, Paris t’acclama ! tu venais sur la terre
Débrouiller le chaos
Tu devins le cerveau, l’âme du prolétaire
Et la chair de ses os.
Des penseurs sociaux s’il ignore la lettre,
Le peuple en sent l’esprit.
Quand tu dis : Travailleur, tu n’es rien, tu dois être !
Le Travailleur comprit.
Chacun mit à la pâte une main vigoureuse :
Bataillons fédérés,
Vieux faubourgs, vous prenez le flingot, la vareuse,
Vous marchez, vous mourez !
Vous fûtes des premiers, vieillards au front sévère,
Prêchant les combattants.
Sombres vaincus de Juin, vos trois mois de misère
Avaient duré vingt ans.
O Commune splendide, ô toi, qu’on injurie,
Tu vis sur tes remparts,
Insignes rayonnants, la Franc-Maçonnerie
Planter ses étendards.
Dans cet enfantement la femme eut le courage
De la maternité :
Elle aime, parle et meurt et répand dans l’orage
Son électricité.
Une idole, à la France, avait été fatale :
Napoléon premier,
Le Corse, le faux dieu de la force brutale
Roula sur le fumier.
Tu ne pus en deux mois renverser des Bastilles ;
Tes décrets survivront.
L’homme aux outils, l’homme au pain noir, l’homme aux guenilles
Les exécuteront.
Tu ne pris pas la Banque — ah ! ta faute fut grande ! —
Tu devais transformer.
Sait-on pas, si l’on veut que l’ennemi se rende,
Qu’il faut le désarmer ?
Tous ces honnêtes gens, vivant, eux et leurs proches,
Les crocs dans notre chair et les mains dans nos poches :
Usuriers, calotins, soudards, ruffians, — malheur ! —
Pris la main dans le sac crièrent au voleur !
Le drapeau rouge en main, dignes fils de nos pères,
Nous devions écraser tout ce nid de vipères
Le soir du Dix-huit Mars. — Nous ne l’avons pas fait !
Nous n’avons jamais su haïr ! — Mais quel forfait
Que d’épargner le loup, la panthère ou la hyène !
O Nouméa, poteaux de Satory, Cayenne,
Pardonnez aux cléments !...
Puis l’éclair sillonna
Les cieux noirs, le rempart cracha, le fort, tonna ;
Paris fut replongé dans les horreurs du siège
Et, lion mutilé, repris au même piège.
La semaine de sang, comment puis-je en parler ?
Quand j’y pense, je vois comme un fleuve couler
Rouge... oui, rouge et fumant !... C’est le sang de nos veines,
C’est le sang généreux de ces masses humaines :
Femmes, vieillards, qu’ils ont éventrés, ces bourreaux !
Morts et blessés qu’ils ont piétines, ces héros !
L’égorgement de Juin n’était qu’enfantillage ;
Le massacre en progrès change son outillage ;
O ne suffirait pas à tuer ce qu’on prend :
Avec la mitrailleuse on fait l’ouvrage en grand ;
On transforme nos parcs en abattoirs, nos squares
En cimetières, puis, les bottes dans, des mares
De sang, les officiers sont réunis en cours
Martiales, — on veut que justice ait son cours. —
Par fournées, entre absinthe et cognac, — un chef-d’œuvre ! —
La graine d’épinards commande la manœuvre :
Arrêts à tir rapide, où, du képi coiffé,
Le magistrat fournit au moulin à café.
Oui, voilà tes hauts faits, Bourgeoisie, et ta gloire.
Voilà pour ton musée un fier tableau d’histoire.
Oh ! que n’es-tu vivant, grand peintre du radeau
De la Méduse ! Il faut un ciel rouge, un rideau
De feu : la ville à sac, pour vainqueurs : les vandales !
Trente-cinq mille morts exposés sur les dalles
D’une morgue ! — Un convoi de prisonniers partant
Pieds nus pour les pontons ; des beaux fils insultant
Les vaincus en haillons, saignants, et des donzelles
Dans leurs chairs enfonçant le bout de leurs ombrelles.
Dans une apothéose, au loin, le Panthéon
Du crime, et Jules Favre, et Thiers et Mac-Mahon,
Les escarpes d’Etat, la gouape cléricale,
S’embrassant au milieu des flammes de Bengale ;
Enfin, au dernier, plan, les radicaux honteux
Qui s’en lavent les mains ! Commune, ce sont eux
Les coupables… ils t’ont lâchement abjurée.
Que sur un cadre noir l’avenir lise : Entrée
Des Versaillais.
Pourquoi de l’huile sur le feu
Dit Prudhomme, l’ordre est rétabli, grâce à Dieu !
Grâce à Dieu ! vous avez raison, Monsieur Prudhomme !
C’est toujours ce nom-là qu’on jette au nez de l’homme.
Son ordre est le désordre et nous l’avions brisé,
Prenons Dieu sur le fait et jugeons l’accusé.
Grâce à Dieu, l’éternel complice
De. tous les exterminateurs,
Grâce à Dieu, préfet de police
Des caffards et dès exploiteurs,
Grâce à là sainte Providence
L’ordre moral reprend son pli,
Et. tout marche à la décadence :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, tout rentre dans l’ordre :
La pensée a tari son flux ;
Les chiens enragés pourront mordre,
Ceux qu’ils mordront ne crieront plus.
L’état de siège sur la bouche,
La France, l’esprit affaibli,
S’endort après sa fausse-couche :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Pieu, Rouher et sa bande,
Les généraux de l’attentat
Et l’avorton de la légende
Nous mitonnent un coup d’Etat,
Pour reboulonner la victoire
On hisse l’oncle démoli
Sur le mirliton de la gloire,
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, la tribu des filles
Bosse au croupion, chignon épars,
S’étale aux yeux de nos familles,
Dans les cafés des Boulevards,
Des Cora Pearl le truc prospère
Et soulage maint ramolli
Des millions de feu son père :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, la pieuvre noire
Aux tentacules étouffants,
Pour l’ignorance obligatoire
Vient de ressaisir nos enfants.
La Jeunesse en sortira blette,
Le nourrisson maigre et sali
Jettera l’eau de la Salette :
Grâce à pieu, l’ordre est rétabli !
Grâce à Dieu, la Banque a main haute,
Et les travailleurs sont capots :
La misère est leur table d’hôte,
La mort est leur lit de repos.
De nos sueurs plus altérée,
Sur la peau du peuple avili,
Grouille une vermine dorée :
Grâce à Dieu, l’ordre est rétabli !
C’est grâce à Dieu qu’on nous écrase,
N’est-il pas la vis du pressoir ?
Il faut pour faire table rase
Briser l’idole et l’encensoir.
Nais, justice, et grandis, Science ;
En vous créant l’homme ennobli
Pourra dire à sa conscience :
Grâce à moi, l’ordre est rétabli !
Donc l’ordre est rétabli ! mais, crois-tu, vieille Usure,
Ton sac bien recousu par ton assassinat ?
Crois-tu, quand la Commune a troué ta masure,
Reboucher la crevasse avec un septennat ?
Croyez-vous, gens de l’ordre et des saines doctrines,
Inquisiteurs logés dans la peau des bourgeois,
Avoir des communeux extirpé les racines,
Pour qu’il en soit de nous comme des Albigeois ?
Vieux monde, ô moribond, pourri par les deux Romes,
Crevant d’hypocrisie et, de servilité,
Crois-tu donc pour avoir tué cent mille hommes,
Dormir sur l’oreiller de la stabilité ?
Parce que des héros en fumant leur cigare
Sont morts à Satory, — bien morts : fiers, dédaigneux !
Et que pour maquiller l’histoire qui s’égare
Tu souilles leur cadavre en tes journaux hargneux ;
Parce que déportant dans la Calédonie
Tes vaincus par milliers, et toujours, et sans fin,
Tu laisses torturer leur sinistre agonie
Par l’argousin du bagne, et la soif, et la faim ;
Parce que tu nous tiens, nous, morts par contumace,
Dispersés dans l’exil, sans joie et sans travail
Et qu’affolant le riche et pelotant la masse
Tu nous montres de loin comme un épouvantail ;
Parce que Jules Favre a fusillé Minière,
Garcin, deux Billaurey — faux — et Tony Moilin ;
Parce qu’ils ne sont plus, ces esprits de lumières
Duval, Flourens, Ferré, Delescluze et Varlin ;
Parce qu’après la fièvre est l’heure d’apathie,
Tu dis : Tout est fini, dormons ! reposons-nous !
Je n’ai qu’à les leurrer d’un semblait d’amnistie,
Et les tigres d’hier lécheront mes genoux.
Je conserve ! dis-tu. Quoi ? La crasse et la graisse,
La misère aux damnés, l’opulence aux élus ;
Et, saoûle de forfaits, tu crois dormir, ogresse ?
Vieille société, tu ne dormiras plus !
Le tocsin troublera tes nuits épouvantées,
Mijote le soldat, le mouchard, le bedeau,
Joins devant ton bon Dieu tes mains ensanglantées,
Dis ton confiteor, marmotte ton credo ;
Tu ne dormiras plus ! Ils rempliraient des pages
Tes crimes impunis, tes vices protégés !
Résumons tout d’un mot : banquet d’anthropophages.
Il n’est plus que deux camps : les mangeurs, lés mangés !
Tu ne dormiras plus ! Jamais on ne recule
L’heure du châtiment ! il s’avance à grands pas !
Tu peux crier : au feu ! Si ta baraque brûle,
Tu viderais la mer, tu ne l’éteindrais pas !
Ce n’est pas le pétrole. Oh ! non, c’est la colère
Des peuples qui s’allume : elle couve en tout lieu.
Qu’il flambe jusqu’au ciel le courroux populaire !
C’est le grand incendie : un genre humain prend feu !
Confesse ou meurs ! Choisis ? La flamme atteint ton bouge.
Pour le bonheur de tous, nous t’avons combattu.
Décrète : Égalité, Commune et Drapeau rouge ;
A ce prix nous t’offrons l’amnistie.
En veux-tu ?
New-York, 18 mars 1876.
Nguồn: Chants révolutionnaires, Éditions sociales internationales, 1937