Les petits lapins dans le bois
Folâtrent sur l’ herbe arrosée
Et comme nous le vin d’ Arbois
Ils doivent la douce rosée
Gris foncé gris clair soupe au lait
Ces vagabonds dont se dégage
Comme Une odeur de serpolet
Tiennent à peu près ce langage
Nous sommes les petits lapins
Gens étrangers à l’ écriture
Et chaussés des seuls escarpins
Que nous a donnés la nature
Nous sommes les petits lapins
C’ est le poil qui forme nos bottes
Et n’ ayant pas de calepin
Nous ne prenons jamais de notes
Et dans la donne odeur des pins
Qu’ on voit ombrageant Ces clairières
Nous sommes les petits lapins
assis sur leurs derrières
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Gửi bởi hongha83 ngày 12/05/2008 09:13
Đã sửa 1 lần, lần cuối bởi hongha83 ngày 12/05/2008 12:00
Những chú thỏ trong rừng
Nô đùa trên cỏ ướt
Sương mai chúng nhấm nháp
Như ta nhắp rượu vang
Những con vật lang thang
Đủ màu tro, đen, trắng
Bốc ra mùi rau húng
Cùng bày tỏ nỗi lòng:
"Chúng tôi bầy thỏ con
Không biết đọc, biết viết
Chỉ mang một loại dép
Thiên nhiên đã từng ban
"Chúng tôi bầy thỏ con
Lông tạo ra giày bốt
Chúng tôi không sổ sách
Ghi chép chẳng quan tâm
"Dưới chùm thông rất thơm
Che cây thưa trong núi
Chúng tôi bầy thỏ nhỏ
Trên mông bé cùng ngồi"
Gửi bởi chipbong ngày 03/03/2009 02:01
Lapins
Les petits lapins, dans le bois,
Folâtrent sur l'herbe arrosée
Et, comme nous le vin d'Arbois,
Ils boivent la douce rosée.
Gris foncé, gris clair, soupe au lait,
Ces vagabonds, dont se dégage
Comme une odeur de serpolet,
Tiennent à peu près ce langage:
Nous sommes les petits lapins,
Gens étrangers à l'écriture
Et chaussés des seuls escarpins
Que nous a donnés la Nature.
Près du chêne pyramidal
Nous menons les épithalames,
Et nous ne suivons pas Stendhal
Sur le terrain des vieilles dames.
N'ayant pas lu Dostoïewski,
Nous conservons des airs peu rogues
Et certes, ce n'est pas nous qui
Nous piquons d'être psychologues.
Exempts de fiel, mais non d'humour
Et fuyant les ennuis moroses,
Tout le temps nous faisons l'amour,
Comme un rosier fleurit ses roses.
Nous sommes les petits lapins,
C'est le poil qui forme nos bottes,
Et, n'ayant pas de calepins,
Nous ne prenons jamais de notes.
Nous ne cultivons guère Kant;
Son idéale turlutaine
Rarement nous attire. Quant
Au fabuliste La Fontaine,
Il faut qu'on l'adore à genoux;
Mais nous préférons qu'on se taise,
Lorsque méchamment on veut nous
Raconter une pièce à thèse.
Étant des guerriers du vieux jeu,
Prêts à combattre pour Hélène,
Chez nous on fredonne assez peu
Les airs venus de Mitylène.
Préférant les simples chansons
Qui ravissent les violettes,
Sans plus d'affaire, nous laissons
Les raffinements aux belettes.
Ce ne sont pas les gazons verts
Ni les fleurs, dont jamais nous rîmes
Et, qui pis est, au bout des vers
Nous ne dédaignons pas les rimes.
En dépit de Schopenhauer,
Ce cruel malade qui tousse,
Vivre et savourer le doux air
Nous semble une chose fort douce,
Et dans la bonne odeur des pins
Qu'on voit ombrageant ces clairières,
Nous sommes les tendres lapins
Assis sur leurs petits derrières.
Nguồn: Oeuvres poétiques complètes de Théodore de Banville, tập 7 - Nous tous. Sonnailles et clochettes.