Thư gửi người phụ nữ (trích) Lettre à une femme (extrait)

Lettre à une femme (extrait)

Paris terrible et gai combat. Bonjour, madame
On est un peuple, on est un monde, on est une âme
...
Paris est un héros, Paris est une femme
...
Moi, je suis là, joyeux de ne voir rien plier.
Je dis à tous d’aimer, de lutter, d’oublier,
De n’avoir d’ennemi que l’ennemi; je crie:
Je ne sais plus mon nom, je m’appelle Patrie!
Quant aux femmes, soyez très fière, en ce moment
Où tout penche, elles sont sublimes simplement.
...
Ces temps sont revenus. La géante féline,
La Prusse tient Paris, et, tigresse, elle mord
...
Elles acceptent tout, les femmes de Paris,
Leur âtre éteint, leurs pieds par le verglas meurtris,
Au seuil noir des bouchers les attentes nocturnes,
La neige et l’ouragan vidant leurs froides urnes,
La famine, l’horreur, le combat, sans rien voir
Que la grande pairie et que le grand devoir;
...
On fraternise, on rêve un succès; nous offrons
Nos coeurs à l’espérance, à la foudre nos fronts.
...
Eh bien, on aura froid ! eh bien, on aura faim!
Qu’est cela ? C’est la nuit. Et que sera la fin?
L’aurore. Nous souffrons, mais avec certitude.
La Prusse est le cachot et Paris est Latude.
Courage ! on refera l’effort des jours anciens.
Paris avant un mois chassera les Prussiens.